histoire

En 2016 fut commémoré en Ukraine le centième anniversaire de la mort d’ Ivan Franko, qui est quasiment inconnu en France, et de même le cent-soixantième anniversaire de sa naissance.

Ivan Franko, est un grand écrivain ukrainien qui a vécu au fin 19 et début 20em siècle en Ukraine occidentale. A l’époque elle était sous occupation autrichienne. On peut le comparer en France à Emile Zola, ces œuvres sont des poésies et des proses, des pièces pour le théâtre qui furent dictées par la misère sociale sur fond d’oppression nationale que traversait alors l’Ukraine occidentale. Le « petit peuple formé par les paysans et ouvriers » maltraité par les nantis, et le thème principal de son oeuvre.

Il faut signaler que le problème national qui se posait en ce moment en Galicie, n’était pas tellement avec les autrichiens, qui représentait la force d’occupation, mais surtout avec les polonais qui étaient aussi largement implantés en Galicie. Ils voyaient d’un mauvais œil toute velléité d’indépendance ukrainienne. D’ailleurs, c’est ce qui empêcha Ivan Franko d’enseigner à l’université Jean Casimir de Lviv, malgré son doctorat qu’il a fait sur Boudha. Aujourd’hui cette université ou il n’a pas pu enseigner, porte son nom à Lviv depuis 1940.

Il été rejeté par la société traditionnelle ukrainienne, à cause de ses prises de positions politiques de gauche. En effet, il fut un des leaders du parti radical ukrainien avec Mykhaijlo Drahomaniv et Mykola Pavlyk, qui avait une orientation socialiste. Ce qui lui valut d’être exclu d’une organisation traditionnelle telle que Prosvita, organisation caritative, qui était largement dominée par les personnes proches du milieu clérical.

Ce fut aussi un des grand chantres de la Société Scientifique Chevtchenko, dont le responsable à l’époque était Mikhailo Hruchevsky le futur président de la Rada Centrale lors l’indépendance de l’Ukraine, et il travailla ainsi avec l’ethnographe Volodymir Hnatiuk, et côtoya le futur dirigeant politique ukrainien Simon Petlioura, qui jouera un rôle capital dans le gouvernement ukrainien en 1918. La Société Chevtchenko était une association, qui regroupait l’intelligentsia et notamment les représentants du monde universitaire, qui voulait promouvoir la culture ukrainienne. Il était rédacteur du "Messager Littéraire » édité par la Société.

Les écrits d’Ivan Franko sous la période soviétique furent compilés à plus de cinquante tomes, ce qui montre sa capacité d’érudition de ce grand polyglotte. Ses œuvres littéraires les plus célèbres furent « Boa Constrictor » qui dépeint la condition sociale des paysans et ouvriers, « Zakhar Berkout » sur le problème national ukrainien, »Semper Tiero » qui traite des problèmes philosophiques. Plus de 1000 œuvres ont été ainsi recensées.

Parmi les écrivains son ami le plus proche est Vassyl Stephanyk, qui a une approche semblable à celle de Ivan Franko concernant les problèmes sociaux. Par contre, comme on l’a indiqué auparavant pour Prosvita, avec les autorités religieuses ses relations étaient plutôt mauvaises. En effet son engagement dans le mouvement socialiste était mal perçu… et de son côté Ivan Franko dénonçait l’hypocrisie et la corruption de certains membres du clergé et de la société "bien pensante"...

Souvent les grands hommes de leur vivant ne sont pas reconnus à leur juste valeur par leur entourage. C’est seulement après leur mort, qu’ils le sont. Malgré son œuvre considérable, et malgré le fait d’être plusieurs fois emprisonné pour son engagement patriotique à la cause ukrainienne, il fut rejeté pas ses contemporains. Il fut mort dans des conditions misérables, avant d’être transféré quelques jours après au cimetière de Letchakiv, qui est un sorte de « Père –Lachaise » à Lviv ou sont enterrés des femmes et des hommes illustres…

Ainsi, aujourd’hui Ivan Franko est le fleuron de la littérature ukrainienne avec deux autres écrivains de renoms que sont Lessya Ukrainka et Taras Chevtchenko. On peut se demander si cette image de symbole et d’icone correspond à ce que été véritablement Ivan Franko, mais c’est valable pour toutes les personnes, qui jouent un rôle dans l’Histoire, et là, c’est un autre vaste débat…