georgie

Une loi liberticide a été votée récemment au parlement géorgien en deuxième lecture le 16 avril qui s’appelle « agents de l’étranger ». C’est une copie exacte de la loi qui existe depuis quelques années en Russie. Elle est contraire aux valeurs européennes de démocratie. Signalons, que le projet de loi « agents de l’étranger » a été déposé déjà en mars 2023, il ne fut pas adopté par le même parlement, suite aux grandes manifestations de rue de la population géorgienne. Cette loi est la cause du retard de la Géorgie par rapport à la Moldavie et l’Ukraine pour son processus d’adhésion. La Géorgie à le statut de candidat pour devenir membre de l’Union Européenne. Vers la fin de l’année 2024, le processus d’adhésion doit être enclenché comme ce fut le cas pour la Moldavie et l’Ukraine.

BRAVO à la société civile géorgienne pour son courage de manifester contre cette mainmise sur la liberté !...  de manifestations impressionnantes, qui ont duré depuis trois semaines jusqu’à la Pâques orthodoxe fêtée le 5 mai. Une trêve a été décidée par les manifestants à cette occasion… depuis les manifestations sont de nouveau présentes. On observe qu’une grande majorité de manifestants sont des personnes de la jeune génération, ce fut aussi le cas pour la majorité des manifestants ukrainiens au début de l’Euromaidan. C’étaient des étudiants qui se sont fait matraquer violemment par la police a Kyiv comme le sont les jeunes géorgiens aujourd’hui à Tbilissi. La révolution ukrainienne de l’Euromaidan a commencé en novembre 2013, suite après le refus de Victor Ianoukovitch de signer à Vilnius un accord avec l’Union Européenne prévoyant l’adhésion de l'Ukraine.

Malheureusement, les manifestations similaires à celles de l’année dernière, n’ont pas empêchées l’adoption de cette loi liberticide cette année, et malgré le fait, que la présidente géorgienne va mettre son véto (comme elle l’a fait plusieurs fois auparavant), ce ne sera pas suffisant... On estime que le nombre de manifestants dans la rue ce dimanche 11 mai était de 150 000. Seul des manifestations de rues seront capables d’inverser le cours des évènements comme cela s’est passé l’année dernière. En fait, ce sera le rapport de force qui prévaudra.

Le problème, c’est que le régime parlementaire de la Géorgie fait que la présidente n’a pas une grande marge de manoeuvre par rapport au premier ministre, qui est un homme de paille de Bidzina Ivanichvili. Officiellement, lui il est président honoraire du parti au pouvoir « le rêve géorgien », mais malgré ce titre, c’est lui le vrai responsable de la politique actuelle. C'est « le Victor Ianoukovitch géorgien », "pro-européen" formellement, mais en fait pro-russe...

En Russie toute formes d’oppositions que ce soit les ONG comme la presse furent réprimées et réduites au silence par le régime poutinien…ce qui dit long sur les intentions du régime actuel en Géorgie. N’oublions pas que des élections législatives doivent avoir lieu le 26 d’octobre pour renouveler le parlement, qui donnera un nouveau gouvernement avec le premier ministre car la Géorgie est un régime parlementaire. Très problématique la situation géopolitique de la Géorgie. La présidente Salomé Zourabichvili est résolument pro-occidentale, c’est une ancienne diplomate française…alors que Bidzina Ivanichvili est l'homme de GAZPROM...

Le régime géorgien a brandi la menace d’une intervention russe si la situation ne s’apaise pas, ce qui constitue un chantage vis-à-vis de la société civile. De plus, il ne faut pas oublier un autre pays, à savoir l’Arménie, qui essaye vainement se dégager du giron russe pour aller vers l’Europe, ce qui n’est pas évident car la Russie possède des bases militaires en Arménie. En fait, l’Ukraine symbolise le mouvement de différents pays de l’Ex-URSS, qui veulent une orientation européenne, et par conséquent, se dégager de la pression du « grand-frère ».

La Russie va tout faire pour empêcher cette orientation démocratique. Raison de plus pour l’Union Européenne, de soutenir cette aspiration légitime de liberté du peuple géorgien, qui veut en devenir membre. La Géorgie, c'est notre combat !

                                                                   Bogdan     MYTROWYTCH