politique

Le 30 mai s’est tenue à Bruxelles une réunion sous la houlette d’Emmanuel Macron, le Président actuel du Conseil de l’Europe. Le Conseil de l’Europe regroupe les pays de l’Union Européenne, souvent ces réunions sont l’occasion pour les différents chefs d’Etats membres de l’Union Européenne de se rencontrer. La situation de guerre qui existe en Ukraine depuis le 24 février par l’agression de la Russie, qui ne peut admettre l’existence de l’Ukraine comme Etat indépendant, constitue une source d’embarras pour tous les membres du Conseil de l’Union Européenne. En effet,  deux lignes s’affrontent, celle des partisans d’un dialogue avec la Russie de Poutine, et celle d’un combat contre Poutine. La première est représentée par l’Allemagne, la France, la Hongrie, et la deuxième par la Pologne et les trois Pays Baltes que sont la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. Beaucoup d’autres pPys de l’UE sont plus indécis par rapport à cette question

A la suite de le réunion consacrée à l’approvisionnement du pétrole russe il a été décidé de réduire l’approvisionnement du pétrole russe à 90%, ce qui en soit est quand même considérable. Néanmoins, ces deux tendances se sont affrontées autour de cette question. On peut donc déceler une certaine fracture au sein de l’Union Européenne. Heureusement, que le sens de l’unité  l’a emporté.

La Russie aimerait beaucoup que l’UE éclate, mais ce fut sans succès … De plus la Grande-Bretagne sortie de l’Europe, a adopté une position similaire à  celle des trois Pays Baltes et de la Pologne par rapport à la Russie. Le problème pour l’Union européenne sera de tenir coûte que coûte une position unitaire, ce qui ne semble pas évident. L’Ukraine attend de l’Europe un soutien plus ferme face à la Russie, et surtout de la part de la France et de l’Allemagne qui sont « la locomotive européenne ». En fait, ce que reproche le Président ukrainien Volodymyr Zelensky à ces deux collègues allemand et français, c’est de poursuivre un dialogue avec Vladimir Poutine qui ne mène à rien… De même, la France et l’Allemagne, à la différence des Etats-Unis,  refusent de qualifier le Président russe de « criminel de guerre » ce qui constitue aussi un point de discorde entre les partisans de ces deux tendances au sein de l’Union Européenne.

Cette divergence constatée à propos du pétrole, est une conséquence de la divergence de fond qui existe, le président Macron estime qu’il ne faut pas humilier la Russie, alors que les trois Pays Baltes et la Pologne constatent que c’est l’Ukraine qui est humiliée, et que Poutine doit être combattu et qu’il devra répondre de ses actes lorsqu’il sera vaincu, ce qui est aussi la position  ukrainienne. Le Président français ne devrait-il pas se rendre à Kyiv  pour essayer de recoller les morceaux et faire en sorte que l’Union Européenne présente un front uni. De plus, en tant que Président actuel du Conseil de l’Europe, son voyage prendra ainsi tout son sens, en montrant à Moscou que l’Union Européenne est bien présente  au côté de l’Ukraine.

Dans le cas contraire, quelles seront les conséquences à terme de l’attitude française vis-à-vis de Moscou. Peut-on parler d’humiliation lorsque près de 200 000 enfants auraient été déportés vers la Russie, dont on est resté sans nouvelles, lorsque des exactions atroces ont été commises envers la population civile ukrainienne. Ce qui apparait aux yeux de la France comme une tentative d’ouvrir la porte à d’hypothétiques négociations ne constitue aux yeux de l’ennemi qu’un aveu de faiblesse qui risque d’encourager à l’inverse l’ennemi à aller plus loin encore dans ses avancées au regard du fait que force est de constater que depuis son arrivée au pouvoir, Poutine n’a fait qu’étendre son influence et ses conquêtes territoriales.  Après avoir fermé les yeux sur la Tchétchénie, la Syrie, la Crimée et autres conflits larvés en Afrique manipulés depuis Moscou, l’Europe est désormais confrontée directement à la réalité d’un conflit qui frappe à sa porte risquant de réduire nos démocraties à une peau de chagrin à mesure de chaque renoncement de ses gouvernants. Il apparaît par conséquent tout à fait « contreproductif »  de montrer des images de Poutine et de son entourage, tout comme les médias ont désormais bien compris le danger que représentait la diffusion du nom et des photos de ces terroristes islamistes au risque de les ériger en héros. Il conviendrait bien mieux d’ignorer Poutine et son entourage et de considérer qu’il nous faut combattre un mal à la racine menaçant directement l’Europe.

                                                                                                         France LEVY

                                                                                                         Bogdan  MYTROWYCH