Le journal de dyonosos 3

La campagne électorale présidentielle commence à faire rage en Ukraine, alors que la campagne officielle n’a pas encore commencée. Plus de 17 candidats potentiels dont la majorité d’entre eux, ne se sont pas déclarés pour le moment. L’élection présidentielle aura lieu à partir du 29 mars 2019, et les élections législatives doivent se dérouler à partir du 17 novembre 2019.

Une loi concernant la réforme électorale visant le mode des élections doit être promulgué pour le rendre plus démocratique. En principe, elle devrait être faite avant ces échéances électorales. En effet, la moitié des députés sur les 450 dans le parlement ukrainien sont élus au scrutin majoritaire, et l’autre moitié, au scrutin proportionnelle. Le mode de scrutin actuel date depuis Yanoukovitch, est générateur de corruption. En effet, le scrutin majoritaire permet aux oligarques de choisir leur candidat, qui au moyen de pots de vins » (Hretchka), achètent les voix des électeurs potentiels.

C’est par rapport à cela, qu’une manifestation rassemblant plus de mille personnes s’est déroulée le 6 septembre devant le parlement ukrainien. A l’initiative de l’association non gouvernementale « Tchesno », elle rassembla différentes associations non gouvernementale (ONG) et différents partis de l’opposition, héritiers de la révolution de l’Euromaidan en 2014. En effet, les manifestants sont venus des quatre coins de l’Ukraine pour manifester aussi leurs inquiétudes face à la lenteur de ce projet de loi. Le parlement a ouvert sa session d’automne récemment le 3 septembre, il a déjà plusieurs réformes en vue inscrites à son agenda officielle. Par contre, celle concernant la réforme électorale n’y figure pas… comme par hasard !

La réforme déposée en première lecture au parlement il y a 1 an à peu près, propose le scrutin proportionnel et des listes ouvertes (« vidkryty spysky ») à tous les citoyens du pays pour remplacer l’ancien scrutin majoritaire…Si la réforme est adoptée, ce seront des listes ouvertes à tous les citoyens du pays, et pas seulement pour ceux, qui sont triées sur le volet par les différents clans oligarchiques comme cela se fait ’à présent… Ce qui rendra difficile, la tentative des oligarques de soudoyer des candidats qui ne seront plus dans leur sphères d’influences. Comme pour les tribunaux anti-corruption, les choses évoluent très lentement. En effet, les clans oligarchiques contrôlent une grande majorité des députés du parlement, et ils essayent par tous les artifices possibles de retarder ces réformes indispensables pour un Etat, qui se veut être une démocratie européenne.

Les manifestants sont résolus à faire plier le parlement, ils veulent que d’ici la fin octobre de cette année une loi soit promulguée. Des députés soutiennent les manifestants au parlement, tels les jeunes députés, que l’on nomme les « Europtimistes » de Mustafa Naem, qui essayent de faire avancer le projet, le parti « Samopomitch » d’Andrij Sadovyj, du Biout de Ioulia Timochenko, des députés non- inscrits. Il y aussi différents groupements politiques non représentés au parlement qui soutiennent les manifestants, tel que « le parti des forces Nouvelles » de Mikeil Saakachvili, de « Svoboda » d’Oleh Tyanebok, de « Hromadska Posytsia » de Konstantin Hrytsenko .

Très sincèrement, on peut penser que cette réforme électorale finira par une loi comme ce fut le cas pour la création des tribunaux anti-corruption. Maintenant, il reste à savoir quand elle sera appliquée dans les faits… En effet, même si la loi concernant les tribunaux fut votée récemment par le parlement…son application, n’est prévue seulement après toutes ces élections…On ne peut s’empêcher de penser, que le même sort attend la loi, qui va être votée concernant la réforme électorale…ce qui serait alors très dommageable pour la démocratie en Ukraine.