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La décentralisation facteur de stabilité démocratique.

par Bogdan Mytrowytch

publié dans politique

On vient d’assister ce dimanche 25 octobre aux élections en Ukraine pour choisir les représentants locaux. Des élus qui vont représenter au niveau local la population. Les élections se sont déroulées en général d’une manière satisfaisante selon l’OSCE, qui a dépêchée des observateurs sur place. Seul dans la région du Donbass, il y a eu des villes ou le vote n’a pas pu avoir lieu, notamment à Mariupil et Krasnoarmisk. Il est à regretter aussi le faible taux de participation électorale, qui est de 45 % pour tout le pays. La population est découragée par la lenteur des réformes qui sont faites par le régime du président Porochenko. Selon la représentante de l’organisation non gouvernementale OPORA, chargé de constater la régularité des élections et de leur analyse, c’est plutôt par désintérêt, au contraire, pour les représentants du Bloc de l’opposition (ex-Parti des Régions) c’est un désaveu cinglant pour le pouvoir. Yuri Lutsenko, représentant du parti « Bloc Porochenko » a reconnu, que les carences du pouvoir ont dû jouer sur le faible taux des participants au vote. Ce qui est positif en tout cas, c’est que grâce aux accords de Minsk de février 2015, la décentralisation des régions de l’Ukraine sera mise en pratique après ces élections. L’inconnu reste pour la partie occupée par les pro-russes, et dont les élections ont été repoussées à janvier 2016.

La réflexion qui vient à l’esprit à propos de la décentralisation, en voyant les pays de l’Union Européenne qui sont situés dans l’Europe de l’Ouest, c’est de constater, que presque chaque pays à une structure décentralisée ou fédérative. La France, qui a eu une tradition jacobine, elle fut la dernière à accéder à la décentralisation parmi le pays de l’ouest européen. Il est à noter que les pays qui ne possèdent pas de structures fédérales, mais décentralisées sont les pays de la « Nouvelle Europe », tel que les Pays Baltes, la Pologne, la Croatie, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie, la République Tchèque et la Slovaquie. Leur caractéristique, ce que se sont pour la plupart des petits pays et que certains d’entre eux ont un mauvais souvenir du fédéralisme… Peut-on résumer que la fédéralisation ne se fait pas dans « les petits pays » ?
Il est vrai, que l’on peut le constater pour un certain nombre de pays de l’Europe empiriquement, mais il y a aussi des exceptions, en regardant la Suisse, qui est un petit pays, et pourtant elle possède une structure confédérale, qui date du Moyen- Age. La Belgique qui fut créé au dix- neuvième siècle, possède également une structure fédérale.

En tout cas en observant les pays européens, on peut remarquer que le processus à savoir la naissance d’un grand bloc qui est l’Union Européenne, s’accompagne d’une éclosion de différentes affirmations identitaires. Notamment en Europe de l’Ouest, l’exemple de la Catalogne et de l’Ecosse, qui sont deux peuples en quête de leur identité est révélateur. Dans le premier exemple, comme celui du deuxième, on constate que ces deux peuples ne sont pas contre l’Europe, bien au contraire, il compte sur l’Europe comme garant de leur droit à s’autodéterminer, au grand dépit de Madrid et de Londres. Opposer la formation des grands blocs, et l’affirmation identitaire de chaque peuple comme le font « les centralisateurs » de tous poils, est un non- sens… c’est tout au contraire complémentaire, dans notre monde basé en grande partie sur la communication, et dont internet, en est le symbole.

L’Ukraine est gagnante en procédant à sa décentralisation. Comme différents pays de l’Est, elle a une vocation européenne, donc profondément démocratique. En procédant aux élections locales, les autorités visent à donner la parole aux gens qui sont sur place, et non seulement à ceux, qui se trouvent dans la capitale à Kyiv, le pays se rapproche ainsi de l’Europe. Effectivement, il est hors de question de rentrer dans le jeu du pouvoir russe, qui veut affaiblir le pouvoir ukrainien, en faisant des provocations dans le Donbass pour morceler l’Ukraine. Mais le droit à l’autodétermination des peuples énoncé dans les quatorze points du président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, au lendemain de la première guerre mondiale, et le slogan « Liberté aux peuples, Liberté a la personne » des résistants ukrainiens, pendant la seconde guerre mondiale, sont plus que jamais d’actualité en Europe. La décentralisation, en constitue une des conséquences, elle rendra possible de réaliser tant au niveau local, que national, les aspirations d’un peuple qui se veut européen, à savoir l’Ukraine.

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